Nous sommes ici pour honorer la mémoire d’Élodie Windels, fille de Christine Cailleau et de Marc Windels et petite-fille de Francis Cailleau, Elise Rousseau, Gabriel Windels et Godelieve Codron, sœur de Valentine et Constance Windels. Et mère de Raphaël Montes Windels.

Que dire d’Élodie ?

Fidèle à elle-même, elle n’a cessé de poursuivre ses rêves et la quête de Soi en vivant diverses expériences dans différents pays sur plusieurs continents. Elle a eu des hauts et des bas qui l’ont rendu plus forte et résiliente. Elle a toujours privilégié le courage sur le confort et, si elle a parfois reculé face à certaines peurs, elle a réalisé des actions et pris des décisions en suivant souvent son Cœur. Elle a tiré sa plus grande satisfaction dans l’impact qu’elle a pu avoir sur les autres, notamment sa famille, ses amis, ses élèves et collègues.

Elle a très tôt compris la vacuité du matérialisme et du consumérisme et s’est intéressée très jeune à la philosophie, à l’introspection et à la pensée critique et au libre-arbitre. Parfois, sa capacité à se remettre en question a eu pour revers un doute existentiel, la menant de manière récurrente aux tréfonds de son être et à un certain cynisme, à une vanité de sens, ce qui l’empêchait d’avancer ou de poursuivre ses projets.

Ces difficultés lui ont toutefois permis de grandir et mûrir, de développer une empathie exceptionnelle, des qualités naturelles telles que l’altruisme, et de transformer certains traits de personnalité, qui pouvaient ressembler à des faiblesses, telle que l’émotivité, en forces et en énergie vitales. C’est en cela que consiste l’alchimie : dans la transmutation du plomb en Or et c’est ce qu’Élodie a réussi à intégrer dans la deuxième moitié de sa vie.

Élodie a pu aussi avec le temps apprendre le lâcher prise, à distinguer ce qui pouvait être changé de ce qui ne pouvait l’être, à comprendre que nous avons tous une responsabilité dans la façon dont nous avons été façonnés par la Vie, que nous avons tous un rôle à jouer dans le changement et l’amélioration du monde : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. »

Tout en sachant qu’elle ne pourrait être parfaite malgré ses – vains – efforts, elle a cherché à s’améliorer constamment pour vivre une vie à son image, selon ses valeurs, et a fait preuve d’une grande ouverture d’esprit pour surmonter des préjugés et des tendances naturelles ou un conditionnement auquel nous sommes tous, en principe, sujets car nous ne vivons pas en vase clos mais en relation perpétuelle avec l’extérieur, l’environnement et la société. 

Élodie a, avant tout, visé la Liberté et c’est cet objectif principal qui l’a motivée dans ses actions et qui l’a continuellement menée à chercher une autre manière de vivre. Pour, finalement, se rendre compte que tout était déjà à l’intérieur de Soi et que la vraie Liberté existe et se manifeste, voire se révèle, quand nous sommes connectés à soi et que nous osons accepter cette partie intime dans son entièreté : une zone de potentiel infini qu’elle a apprivoisée avec le temps, grâce au yoga.

Au début, l’ombre semblait dominante par rapport à la lumière et elle a voulu danser avec les nuances sombres et jouer avec elles, croyant que ce côté obscur l’amènerait à nourrir le côté lumineux, pensant tout au moins qu’accepter sa part « démoniaque » – qu’on préfère rejeter car elle est diabolisée par la société – lui permettrait de se réconcilier avec celles et ceux qui l’avaient blessée et, davantage, avec elle-même car nous devenons nos propres bourreaux lorsque nous intégrons les peines et les maux « causés par les autres ». En fait, ces coups durs ne demandent qu’à être reconnus, entendus, vus, ressentis, exposés à la lumière : accueillis pour ce qu’ils sont réellement. Ainsi, exprimés, ils prennent moins de place et leur énergie, intensité et vibration s’estompent peu à peu pour s’apaiser et laisser la place qui revient à la Lumière et à l’Amour de Soi.

C’est ici que l’Épanouissement et la transformation opère pour de bon. Et c’est à l’aube de la quarantaine qu’Élodie a senti, pour la première fois, avoir trouvé sa place dans le monde et sa voie. Quels que puissent avoir été ses actes, projets et décisions, elle a compris que l’Essentiel réside dans l’Équilibre de l’Être multidimensionnel et dans les différentes sphères de la Vie. Elle a trouvé un ancrage et une stabilité dans la ville de Sherbrooke et l’Harmonie avec sa famille, ses proches, ses amis et dans ses activités professionnelles, familiales et personnelles. Bien sûr, elle aurait toujours pu faire mieux mais elle était en paix avec elle-même car elle pratiquait la bienveillance envers elle-même et se laissait Vivre et Exister en cultivant son bien-être et la flamme, l’étincelle, qui vibrait, brillait, à l’intérieur d’Elle.

En étant elle-même épanouie et sereine, elle pouvait apporter le meilleur autour d’elle et c’est le yoga qu’elle a choisi comme véhicule et moteur pour attiser, entretenir, cette flamme et donner, accompagner les autres sur leur propre chemin.

Le monde était alors à portée de main et elle s’est sentie capable de porter sa mission vers le plus grand nombre et de toucher le plus de gens possible par différents moyens, dont l’écriture et la transmission des outils et techniques du yoga.

Grâce à elle, le yoga a pénétré le monde de l’entreprise, les milieux professionnels et les institutions pour devenir un mode de vie, amenant le bien-être et l’équilibre pour les professionnels et les chefs d’entreprises qui pouvaient, ensuite eux-mêmes, refléter leur savoir et leur savoir-être auprès de leurs familles, de leurs employés et partenaires.

Grâce à Élodie et à d’autres comme elle, qui ont compris que changer le monde commence par eux-mêmes, la société s’en est retrouvée changée, améliorée, plus respectueuse de la personne, dans son individualité, de la collectivité, la communauté, et de l’environnement, la nature. La Bienveillance est devenue le pilier des relations à soi-même et aux autres et, par extension, de la société. Le bien-être est devenu la fondation des activités humaines et l’empathie a été reconnue à sa juste valeur, de même que les qualités du Cœur et l’intelligence émotionnelle, grande alliée de l’intelligence et l’entendement.

En commençant par soi-même, il est possible d’avoir un impact sur les autres et ce cercle vertueux se reproduit et s’enchaîne d’une personne à l’autre, de cœur à cœur : un sourire se transmet ainsi, un geste d’amour, de solidarité, un acte de bonté, de Foi…

Quand Élodie a appris à s’aimer (comme Charlie Chaplin), en étant dans l’instant présent avec elle-même, quelle que soit la situation et l’émotion, elle a pris conscience de sa valeur et de son potentiel immense, infini, et, ainsi connectée à elle-même, elle a pu se connecter aux autres et entrevoir le monde dans toute sa beauté et l’Humanité dans ce qu’elle a de beau et bon. La confiance en soi va de pair avec la confiance en les autres. Tout est lié.

Et le chemin parcouru, dans toutes ses sinuosités, a paru grandiose, merveilleux et nécessaire pour arriver à bon port. On dit que ce qui importe c’est le voyage et non la destination. Mais, pour Élodie, qui venait de parcourir un long trajet fait de hauts et de bas, de questionnements et de doutes, de périodes de fragilité, le point (le pont) où elle se situait maintenant – et à tout moment de la continuité de sa Vie – lui paraissait un ré-enchantement continu avec elle-même et avec la Vie. Une redécouverte toujours plus grande et l’exploration de l’Infini !

C’est ainsi que nous nous souviendrons d’Élodie. Comme d’une personne qui a plus que tout aimé la Vie, dans toutes ses formes, ses facettes et la variété de ses couleurs et de ses nuances, pour l’Aventure à laquelle elle a dit « Oui ». Comme d’une Aventurière au grand Cœur éprise de Liberté. Et, comme elle l’a si bien résumé dans ses dernières volontés, nous graverons sur son épitaphe la phrase suivante :

« La mort ne viendra, j’espère, que confirmer ma Liberté. »

Écrit par Élodie Windels en 2021 dans le cadre de la formation Entrepreneure spirituelle de Diva Yoga